L’Ancien Trésor de Notre Dame Cet article de Michel Thibault est paru dans le bulletin d’Amicarte 51, début 1999. Au pied de la tour nord de la cathédrale , un bâtiment abrite l’antenne de renseignements de L’Office de Tourisme. Suivons notre guide, Michel Thibault à travers l’ histoire que nous racontent ces vestiges. AU MOYEN AGE Il est assez difficile de nos jours , de nous représenter les abords de la cathédrale, tels qu’ils existaient au Moyen-Age. Nous savons, cependant ,que la cathédrale , enserrée au milieu de bâtisses et de maisons donnait asile à des marchands dont les échoppes étaient accolées au monument, entre les contreforts depuis la tour Nord et jusqu’aux portails côté cour du Chapitre. C’est d’ailleurs de la rue du Trésor que partaient encore en 1773 les coches que remplacèrent plus tard les diligences. En 1851, il subsistait encore un petit logement au pied de cette tour. La cathédrale elle-même s’élevait au cœur de la cité épiscopale , avec l’archevêché au sud, l’Hôtel-Dieu à l’Ouest et l’enclos canonial au nord. Cet enclos regroupait un ensemble de bâtiments aux dimensions d’un quartier. autour du cloître de regroupaient les salles communes du Chapitre dont la salie capitulaire et l’école des petits clercs et maîtrisiens, de théologie et de droit canon et au-dessus l’ancien dortoir des chanoines transformée au début du XV° siècle en bibliothèque, ouverte au public certains jours de la semaine.. Il y avait aussi le pressoir, les celliers du chapitre et même la boucherie.autour de la cour du chapitre se trouvaient les dépendances , avec le tribunal, les prisons du chapitre. L’ancien réfectoire des chanoines étant devenu l’église Saint Michel dont il ne reste aujourd’hui qu’un portail, bien mutilé encore visible sur la place du chapitre au N° 19. Rue Carnot se dresse toujours la Porte du Chapitre qui date de 1530. Jadis elle était fermée par une porte massive en bois dont les vantaux ont été déposés au Musée des Beaux-Arts. Elle a été détruite à la guerre de 1914-1918. Après la guerre, elle a été démontée méthodiquement, ses pierres numérotées et a été reconstruite en arrière de son emplacement sur l’alignement de la rue élargie. LE CHAPITRE Le Chapitre se composait de 74 chanoines auxquels s’ajoutaient 58 chapelains, il fournit au cours de l’histoire, cinq papes dont Urbain II, 28 archevêques de Reims, 54 cardinaux et un grand nombre d’évêques. En firent partie notamment : Saint Bruno, fondateur des Chartreux. Saint Jean Baptiste de la Salle, fondateur des frères des écoles chrétiennes et Nicolas Roland, fondateur des religieuses de l’Enfant Jésus. LE TRÉSOR Entre la salle Pretiosia et L’Hôtel-Dieu (Hôpital) situé à l’emplacement de l’actuel Palais de Justice, se trouvait le Trésor, le Sous-Trésor et le logement du Trésorier. Dès les années qui suivirent l’implantation du christianisme dans notre ville, les archevêques de Reims se plurent à enrichir et à orner leurs églises. Les rois de France, au jour de leur sacre ne se montraient pas moins généreux envers l’église dans laquelle ils recevaient fonction royale. Les bourgeois, même, ne dédaignaient pas faire des offrandes. Membres du clergé, chanoines, moines, princes du sang rivalisèrent également de générosité pour accroître les richesses de la cathédrale de Reims. LE TRÉSORIER Si le Chapitre administrait le Trésor, un chanoine, nommé trésorier, en avait la garde. Il avait ses droits, ses privilèges, ses revenus particuliers, en retour il avait des obligations Il devait prêter serment, foi et hommage à son archevêque . Son installation avait lieu en grande pompe. Il devait préparer les reliquaires pour l’ornementation des autels pour certaines fêtes religieuses. Il était secondé par 4 clercs et 4 laïcs qui prenaient le nom de coutres et sous-coutres. ils étaient les gardiens du Trésor sur lequel ils devaient veiller jour et nuit, aidés par des hommes d’armes. Ils sonnaient les cloches, remplissaient les bénitiers, disposaient tout ce qui était nécessaire pour l’office et portaient la croix dans les processions. D’autres clercs veillaient sur les ornements et des valets brodeurs étaient chargés de l’entretien de ceux-ci. Ces employés devaient recevoir l’agrément du trésorier et du Chapitre. Pour conserver toutes ces richesses, il fallait un endroit sinon caché, du moins d’une surveillance facile. C’est pourquoi les constructions étaient élevées spécialement pour la conservation des objets de prix qui formaient l’ensemble du Trésor de Notre- Dame. LES BÂTIMENTS DU TRÉSOR Les vestiges des bâtiments du Trésor sont antérieurs à la cathédrale actuelle. Cet immeuble existait déjà depuis près d’un siècle lors de l’incendie de la précédente cathédrale en 1210. Ces constructions servaient à abriter les objets précieux jusqu’à la fin du XVII° siècle . Au début du XVIII° siècle ils furent « stockés » dans un local aménagé dans une partie du maître-autel. Plus tard, on les transféra au dessous des grandes orgues, c’est en cet endroit qu’ils furent inventoriés au moment de la Révolution.Aujourd’hui, ils se trouvent au musée du Tau. Parmi les objets précieux citons : Le Talisman de Charlemagne en or et perlesLe calice des sacres du Xll° siècle (sur autorisation exceptionnelle celui-ci a été sorti lors de la venue du Pape et transporté à Courcy pour la grand messe papale.)Le reliquaire de la Sainte Ampoule et celui de la Sainte ÉpineLes couronnes royalesLes vases en argent et en oretc. L’Hôtel du Trésor a été abandonné au début du XVII° siècle, aussi Mgr de Talleyrand-Périgord (l’oncle du futur évêque d’Autun qui aurait peut-être mis le feu par négligence à l’abbaye Saint Remi le 16 janvier 1774) y plaça le siège de l’œuvre de bienfaisance en faveur des sinistrés (Les incendies étaient fréquents à cette époque) La rue Robert de Coucy ne fut percée que lors de la période révolutionnaire. Peu de renseignements sur la construction du Trésor, ni sa vie au cours des siècles, il semblerait qu’au cours du XIX° siècle il fut englobé dans un ensemble de bâtiments à usage commercial (entrepôt de vins et négociant de produits chimiques dans une salie en sous-sol.) Collection Michel Thibault/Société des amis du vieux Reims (Issue de la série des amis du vieux Reims) Sur une carte d’avant 1914 on peut lire avec une loupe une publicité pour les engrais chimiques Saint-Gobain apposée sur le côté du bâtiment du Trésor. Les archéologues ne se sont intéressés au ‘’Trésor » qu’après la guerre de 1914-1918, alors qu’il n’en restait que des ruines. Le bâtiment connu sous le nom de l’Hôtel du Trésorier se trouvait situé à l’angle de la rue du Trésor et de la rue Robert de Coucy actuelle. Après la démolition des bâtiments modernes, aménagés dans les anciens , on mit à jour des fenêtres romanes qui avaient été bouchées et qui avaient gardé, en partie, leurs grilles de fermeture primitives. Les arcs en plein cintre qui reposent sur des piliers octogonaux , aux chapiteaux fort simples, sont conservés et encore visibles de nos jours. Ils devaient former le porche d’entrée du bâtiment du Trésor. Aujourd’hui ils se trouvent en contre-bas, le niveau de la rue ayant été considérablement relevé autour de la cathédrale depuis le XI ° siècle. L’ensemble des ruines conservées seront aménagées en square, le square du Trésor Les ruines du Trésor dans les années 20 © Michel Thibault L’origine de l’Office du tourisme La création du Syndicat d’Initiatives de Reims, organisme de service public, remonte à 1912. En 1919, le Syndicat d’Initiatives de Reims devient le siège de la Fédération des Syndicats d’Initiative des Ardennes, de l’Argonne et de la Champagne (plus tard Champagne-Ardenne)En 1923, il était situé dans la cour de la GareEn 1969, le Syndicat d’Initiative devient l’Office de TourismeEn 1972, L’Office de Tourisme emménage 3 boulevard de la PaixEn mai 1988, le service accueil de l’Office du Tourisme s’installe dans les ruines réaménagées du Trésor de la CathédraleEnfin le 14 novembre 2015 l’Office de Tourisme s’installe définitivement à l’angle de la rue Chanzy et de la rue Rockefeller. Le Trésor deviendra en 2017 un lieu culturel Michel THIBAULT Deux articles parus dans le journal L’Union : L’Union, 27 décembre 2016 L’Union du 10 mars 2017 Le trésor chargement de la carte - veuillez patienter...La carte ne peut être chargée - s'il vous plaît activer Javascript !→ plus dginformations Le trésor 49.254165, 4.033055 Partager :TwitterFacebook Navigation de l’article La reconstruction de la Maison des MusiciensCourrier envoyé de Reims le 24 mai 1940 Laisser un commentaire Annuler la réponseVous devez vous connecter pour publier un commentaire.