La Croix-Rouge Américaine à Reims après la Grande Guerre

Rédigé par Béatrice Keller

Ces documents nous ont été transmis par M. Nicolas Kariouk, petit-fils d’Henry-Adolphe Pecquet du Bellet de Verton (Nouvelle-Orléans 1852 – Paris 1924) qui fut consul des Etats-Unis à Reims avant la guerre puis commandant de la Croix-Rouge américaine à Reims après le conflit.

La famille Pecquet du Bellet a fait l’objet d’une exposition en France (1987-88) : « La Louisiane francophone autour d’une famille : les Pecquet du Bellet de Verton », Musée national de la Coopération franco-américaine au Château de Blérancourt (02) et Musée du Nouveau monde, la Rochelle, Réunion des Musées Nationaux, Paris, et Musées d’Art et d’Histoire de La Rochelle, 1987.

Ci-dessous un article de la revue « le Miroir » du 6 juin 1920 :

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Ci-dessous la photo prise lors de la cérémonie pour la pose de la première pierre de l’American Memorial Hospital (Hôpital Américain) de Reims. Le Major Henry Pecquet du Bellet est identifié par le trait rouge :

(L’Hôpital Américain est l’hôpital pour enfants du Centre Hospitalier Universitaire, à la mémoire des soldats américains)

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La cathédrale en ruine, photo prise par un membre de la Croix-Rouge Américaine :

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L’aide américaine après la Grande Guerre, article Jean-François Boulanger,  6 juin 1998 :

Voici deux extraits :

« On sait l’importance qu’a revêtue la philanthropie américaine pour la reconstruction des régions françaises dévastées entre 1914 et 1918. L’impact de cette aide n’est pas seulement économique. Il est aussi culturel, dans la mesure où les liens tissés entre la France et les États-Unis pendant les combats trouvent là l’occasion de se prolonger et de s’approfondir.

C’est d’ailleurs l’une des raisons qui peut expliquer que cette aide, aussi appréciée qu’elle soit par ailleurs, suscite pourtant la réticence des milieux catholiques, qui y voient une menace pesant sur l’identité nationale française, définie comme catholique. Pour tenter de mieux comprendre ce regard particulier, nous nous placerons dans un observatoire privilégié pour le sujet qui nous concerne, Reims. Il nous faudra d’abord expliquer les raisons qui nous ont amené à choisir ce site. Nous envisagerons ensuite ce qui alimente les inquiétudes des milieux catholiques, avant de nous pencher sur une aide qui provoque d’autant moins la réserve de l’Église de France qu’elle lui renvoie une image valorisée d’elle-même, l’aide des catholiques américains. » 

« Après l’entrée en guerre des États-Unis, la Croix Rouge Américaine se substitue officiellement à l’American Clearing House. Elle concentre ses efforts après l’armistice dans les régions libérées ou dévastées, créant des dépôts à Reims, Laon, Mézières, Amiens, Lille et Verdun. L’American Red Cross est alors dirigé dans la Marne par Henry du Bellet. Sa personnalité contribue assurément au jugement favorable porté par Mgr Luçon sur l’organisme qu’il représente. Peut-on imaginer un Américain plus étranger à l’esprit yankee, tel que le prélat se le représente ? Originaire de Louisiane, il a fait ses études en France. Consul des États-Unis à Reims avant la guerre, il revient dans cette ville après le conflit.
« Le 11 février 1919, S.E. le cardinal recevait la visite d’un officier de haute taille et d’un âge déjà avancé : c’était le capitaine du Bellet. Celui-ci, en arrivant, se mit à genoux devant Son Éminence et lui dit, après avoir baisé l’anneau et s’être relevé : « Éminence, j’ai l’honneur de vous informer que je suis nommé directeur de la Croix Rouge américaine à Reims ; je viens pour vous servir, je suis à votre service ». Et, en effet, dès ce moment, le capitaine, depuis commandant du Bellet, provoquait plus qu’il n’attendait, de la part du cardinal, les demandes de secours »

Voir sur notre site cet autre article avec le commandant Henry Pecquet du Bellet

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